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En cette semaine nationale de sensibilisation aux maladies mentales, la coordonnatrice intérimaire de Droits et Recours Santé Mentale Gaspésie-Les-Îles, Karyne Boudreau, s’est entretenu avec l’animatrice Linda Gagnon sur les ondes de la radio CHNC afin de parler du Regroupement des organismes communautaires et alternatifs en santé mentale (ROCASM-GÎM) dont Droits et Recours fait partie et pour parler de l’impact des préjugés sur les personnes vivant un problème de santé mentale.
Vous pouvez écouter l’entrevue en cliquant ici.
QU’EST-CE QUE LE ROCASM GIM
Le ROCASM GIM est composé des neuf (9) organismes parmi lesquels on retrouve des centres d’hébergement, des centres de jour, des ressources d’aide et d’entre aide pour les gens vivant une problématique de santé mentale ou pour leurs proches.
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Pour les organismes membres du ROCASM GIM, la semaine de sensibilisation aux maladies mentales est l’occasion d’en parler pour tenter de contrer les préjugés malheureusement encore beaucoup trop présents lorsqu’on parle de santé mentale et de maladie mentale.
Par exemple, des gens croient encore à tort que toutes les personnes atteintes de maladie mentale sont dangereuses, qu’elles sont inaptes au travail, qu’elles sont moins intelligentes ou que toutes les maladies mentales sont incurables ou permanentes… Tout ça, c’est faux.
Ces préjugés viennent de l’ignorance ou de la méconnaissance de la réalité. Et à cause de ces préjugés, il est particulièrement important de se rappeler que tout le monde a une santé mentale et que personne n’est à l’abri d’un accident de vie qui mettra en péril son équilibre et qui mènera une personne à faire de l’anxiété, à se retrouver en situation de dépression ou d’autres état qualifié de maladie mentale.
CHAQUE ANNÉE, UNE PERSONNE SUR CINQ VIVRA UN PROBLÈME DE SANTÉ MENTALE OU RECEVRA UN DIAGNOSTIC DE MALADIE MENTALE.
Un exemple bien réel, une mère de famille enjouée, une professionnelle accomplie avec une enfance sans histoire et aucun antécédent de santé mentale dans sa famille se retrouve en dépression majeure, un peu avant l’âge de 40 ans. Elle n’a pas été capable de travailler pendant près de deux ans après que plusieurs choses ont mal tourné dans sa vie.
Au bout de quelques mois, quelqu’un lui a directement demandé : « Comment ça se fait que tu sois encore fatiguée ? Ça fait des mois que tu dors, pis que tu ne fais rien ! »
Si la personne avait été accidentée de voiture polytraumatisée et qu’elle était en réadaptation pour réapprendre à marcher. Ou si elle se remettait d’une opération ou d’un traitement pour un cancer, personne ne lui aurait jamais posé cette question !
Depuis, cette personne a fait une thérapie, elle a pris soin d’elle et elle a pris le temps de se rétablir. Aujourd’hui, elle a repris le travail, n’a presque plus de médication et personne ne saurait dire, sans la connaître, qu’elle est passée par là. Mais elle choisit bien à qui, et en quelle occasion, elle peut raconter son histoire. Malheureusement, parce qu’il y a encore tellement de préjugés qu’elle a peur d’être étiquetée !
LES RAVAGES DE L’ÉTIQUETTE
Derrière chaque personne, il y a toute une histoire, tout un contexte. C’est pour ça qu’il faut faire très attention aux étiquettes qu’on a toujours tendance à donner. Certaines étiquettes sont plus faciles à afficher ou à porter que d’autres. Mais ce qu’il faut se rappeler, c’est que personne ne se limite jamais à un seul aspect de sa personne.
Les étiquettes, bonnes ou mauvaises, amènent avec elles plein de sous-entendus qui, dans le cas de la maladie mentale, peuvent stigmatiser la personne, avoir un effet indésirable sur l’estime de soi, et aller jusqu’à limiter l’accès au logement, au travail, à l’amour même… C’est grave !
Une telle étiquette peut avoir des effets dramatiques donc en privant la personne de plein de choses qui l’auraient aidé à s’accrocher et à se remettre sur pied pour retrouver une vie normale plutôt que de sombrer.
En cette semaine de sensibilisation aux maladies mentales, il est vraiment important de s’interroger sur la façon de qualifier toutes ces personnes qui souffrent parce que ça peut faire une différence entre le rétablissement et l’aggravent de la situation. Les personnes vivant avec un problème de santé mentale ne sont pas des maladies, ce sont des personnes. Ça, il ne faut jamais l’oublier. Et trouver d’autre façon de les définir que par leur maladie pourrait sans doute les aider à se faire confiance et à reprendre le contrôle sur leur vie.
ATTENTION À LA MÉDICATION
Aussi, une autre chose qui est très importante et à laquelle il faut penser, c’est à la médication qui peut être parfois trop facilement accessible. Si vous connaissez une personne qui est en détresse psychologique, qui ne va pas bien, qui vient de recevoir un diagnostic et de la médication associée, posez-vous et posez-lui la question si tout ce qu’elle prend est nécessaire et bien adapté à sa situation.
Regardez avec elle les effets secondaires des médicaments ou des traitements prescrits. Aidez-la à prendre une décision libre et éclairée relativement à cela.
Le manque de psychologue et de travailleurs sociaux fait en sorte que la médication peut parfois prendre la place de l’aide psychosociale difficile à obtenir ou du simple support qui pourrait peut-être permettre de médicamenter moins. Il faut être très vigilant et c’est peut-être l’occasion de se tourner vers l’un des organismes membres du ROCASM GIM pour aller chercher les services dont vous avez besoin. Vous pouvez également toujours nous contacter, chez Droits et Recours, et l’une de nos conseillères saura vous offrir, l’information, les références, l’aide et l’accompagnement dont vous aurez besoin pour faire respecter vos droits. Pour nous joindre, composez le 1 800 463-6192.
Écouter l’entrevue.